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L’usage de médications ou de techniques pour diminuer la douleur remonte à la plus Haute Antiquité.
L’utilisation du cannabis remonte à plus de 5000 ans avant JC. Le chanvre indien figurait dans L’herbier du divin cultivateur (Sheng-Nung, Chine, 2700 ans avant JC).
De nombreuses plantes : pavot, ciguë, mandragore, jusquiame, datura … étaient connues des anciens et quelques fois utilisées pour la chirurgie.
L’éponge est utilisée depuis la Haute Antiquité comme récipient. La toute première trace de son utilisation en Occident est retrouvée au IXe siècle dans des monastères bénédictins (Monte Cassino en Italie, Bamberg en Allemagne). Cette formule fut reprise avec quelques variantes aux siècles suivants, d’abord à Salerne au XIe siècle, puis à Bologne, Montpellier et Avignon. En 1471, la réédition du Livre de Nicolaus Salernitanus du XIe siècle (exposé ici), donne une recette d’huile de mandragore avec d’autres plantes pour le sommeil et l’analgésie.
Le principe est de préparer un mélange de plantes, d’en imprégner une éponge, de la faire sécher, de la garder dans un vase clos, de l’humidifier à l’eau chaude avant de s’en servir et de faire inhaler ses vapeurs au patient avant la chirurgie. Chaque couvent avait sa propre recette non transmissible car elle dépendait de la qualité des plantes utilisées.
Des substances volatiles furent préparées par les alchimistes du Moyen-Âge.
Dès le XIIe siècle, l’éther et le chloroforme ont été découverts.
Au XVIe siècle, Paracelse (1493-1541) préparait l’éther sulfurique à partir du vitriol et de l’alcool dont il décrivait l’effet anesthésiant et analgésiant ainsi que sa totale réversibilité. Mais il n’y eut aucune application.
A la fin du XVIe siècle, le grand alchimiste Della Porta (1535-1615) a su réunir les propriétés de l’alcool et des distillats végétaux. Il n’employait pas d’éponge mais façonnait des « pommes » et en les faisant humer, une insensibilité et une immobilité étaient obtenues.
Les Assyriens (2000-800 avant J.C.) obtenaient l’inconscience par la compression des vaisseaux sanguins du cou pour la circoncision.
Ambroise Paré comprimait les vaisseaux pour diminuer le saignement lors des amputations (1564). Il en est de même pour Jean Louis Petit (1718).
En 1784 James Carrick Moore prône la compression nerveuse pour l’analgésie des amputations.
Il est bien connu qu’en état d’alcoolisme aigu, une certaine analgésie est obtenue comme le confirme une gravure du XVe siècle.
En 1646, Marco Aurelio Severino (Italie) préconise l’utilisation de mélanges froids (glace et neige) pour l’anesthésie chirurgicale. A la bataille d’Eylau en 1807 et pendant la campagne de Russie, Dominique Larrey observe les effets bénéfiques du froid pour l’analgésie des amputations.
L’usage moderne de l’hypnose a été initié par Franz Anton Mesmer (1733-1815). Il a créé une méthode hypnotique en 1780 qu’il a appelée magnétisme animal.
Citons les premiers initiateurs de l’hypnotisme : de Puységur 1815, Cloquet 1829, Esdaille 1840, Braid 1842 et Hippolyte Bernheim 1884.
Humphry Davy en 1800 suggéra l’utilisation du protoxyde d’azote pour les opérations chirurgicales non hémorragiques.
La triste histoire de Henri Hill Hickman qui, en France en 1824 comme en Angleterre, ne réussit pas à intéresser le monde médical à l’action anesthésique du dioxyde de carbone et de « certain other gases ».