Dans les années 1990, un professeur d’une Université américaine vient enseigner dans une Université Parisienne dans le cadre d’un échange interuniversitaire. Avant de prendre ses fonctions, il décide avec son épouse de passer une semaine aux sports d’hiver dans les Alpes.
Les voilà partis dans le métro avec leur grosse valise américaine pour prendre leur train de nuit à la gare de Lyon. Après avoir fait les efforts du transport de cette valise dans les escaliers du métro, le professeur fait un arrét cardiaque sur le quai du métro.
1ère chance :
Un usager du métro, anesthésiste-réanimateur le voit s’effondrer, fait le diagnostic d’arrét cardiaque, lance l’alerte et commence le massage cardiaque externe (MCE). Les pompiers arrivent prennent le relais suivis par l’équipe du Samu qui continue le MCE, intube le patient et contacte la régulation du Samu de Paris.
2ème chance :
Depuis environ une semaine un réseau de coronographie 24h/24 s’était créé à Paris et le service de cardiologie de Necker était de garde ce jour-là . Immédiatement transporté dans la salle de coronarographie sous MCE et ventilation artificielle, les cardiologues réussissent à faire repartir le coeur après la pose de 4 ou 5 stents.
étant de garde en réanimation polyvalente, je reçois vers 22h ce patient inconscient avec quelques mouvements de décérébration, ventilé mais en rythme sinusal. Je n’avais pas beaucoup d’espoir de récupération neurologique après plus de 90 minutes de MCE. Peut-étre, il pourrait étre donneur d’organes !
Le réveil :
La nuit fut calme pour lui. Le lendemain matin lors du passage des consignes à l’équipe de jour, j’ai pincé le mamelon du patient pour vérifier l’état neurologique et à ma grande surprise, il a réagi en venant chercher ma main et en ouvrant les yeux. Il était conscient. Il a été extubé à 11 heures, il parlait français et avait oublié son anglais qu’il mettra deux jours à récupérer. Après deux jours de surveillance dans notre unité il a été transféré en soins intensifs de cardiologie.
3ème Chance
Juste avant sa sortie de cardiologie, il fait une tachycardie ventriculaire. Il repasse en coronarographie et un stent est changé. Il aura par la suite une implantation de défibrillateur, nouvelle technologie à l’époque.
Conclusion
Après un arrét de convalescence, ce professeur a pu faire son enseignement et retourné en Amérique un an après.
Il a eu le bonheur d’avoir à toutes les étapes des équipes efficaces pour ses soins et de bénéficier des technologies les plus récentes. Il a gagné le "gros lot" de la médecine française.