Dans le catalogue Jetter & Scheerer de 1913 "Appareils et Ustensiles pour la science vétérinaires", trois pages sont consacrées aux appareils d’anesthésie générale et locale.
Ces trois pages sont très instructives pour les techniques de l’époque.
Certains appareils sont des variantes d’appareils utilisés chez l’homme, d’autres sont spécifiques à l’anesthésie vétérinaire.
Pour l’anesthésie générale, ces appareils utilisent soit le chloroforme, soit l’éther. Si l’on en juge par le nombre d’appareils proposés, le chlroforme semble avoir la préférence des vétérinaires (7 appareils pour le chloroforme, 2 appareils pour l’éther). Aucun des appareils d’anesthésie générale proposés ne permet d’avoir une concentration réglable d’agent volatil (l’appareil d’Ombrédanne date pourtant de 1908).
Pour l’anesthésie locale le chlorure d’éthyle est utilisé par réfrigération et la cocaïne soit par pulvérisation. soit par injection.
Le détail des objets ou série d’objets apparait dans le tableau ci-dessous avec leurs commentaires adaptés
Objet ou série d’objets
Commentaires
Ce masque à chloroforme est classique et n’est pas identifié par le fabricant, il s’agit sans doute d’un modèle propre au fabricant. La taille du masque n’est pas indiquée.
Cet appareil à chloroformer est sans doute dà » à John Shaw Billings (1838-1913), chirurgien américain, surtout connu pour avoir développé les bilbiothèques médicales et avoir créer l’index medicus. Cependant, sur le web et dans les livres d’histoire de l’anesthésie humaine consultés, cet appareil n’est pas répertorié.
Cet appareil est dà » à John Georg Heribert Vennerholm , (1858-1931), vétérinaire et enseignant suédois. Il a publié de nombreux livres en suédois sur la chirurgie vétérinaire durant toute sa carrière. Aucune référence en anesthésie humaine connue. Pour le fonctionnement, voilà mon interprétation personnelle : masque à la partie inférieure avec un apport d’air extérieur par l’orifice situé à gauche et expiration des gaz inhalés par l’orifice de droite, le compartiment supérieur devait contenir des compresses imprégnées de chloroforme (remplissage par le haut).
Cet appareil d’anesthésie est sans doute spécifique aux vétérinaires, il fait penser à l’appareil de Junker. D’après la figure, l’appareil a un système de remplissage sous pression (tuyau en verre à droite), une soufflerie pour l’évaporation (tuyau en verre à gauche) et une sortie vers l’animal un peu curieuse car elle ressemble à une poire d’angoisse ! (tuyau en verre au milieu). Aucune référence trouvée ni pour l’inventeur, ni pour l’appareil.
Les masques grillagés ont été un moyen simple et peu encombrant pour pratiquer l’anesthésie. Ils étaient recouverts d’un compresse ou d’un tissu que l’on arrosait du liquide anesthésique (bonjour la pollution atmosphérique !). Ce masque a été créé par le fabricant. Il pouvait servir pour l’éther ou pour le chloroforme.
Ces masques à chloroformer (ou à éthériser) d’Esmarch ont eu un grand succés en anesthésie humaine. Comme les précédents, ils étaient recouvert par un tissu.
Très connu en anesthésie humaine, cet appareil a été inventé en 1877 par Lambert Hepenstal Ormsby (1850-1923). Cet appareil permettait de réguler l’arrivée d’éther. Il manque sur le grillage le ballon réservoir. Ce grillage contenait l’éponge imprégnée d’éther un petit tuyau relie à la prise d’air extérieur facilitait la volatisation. Le réglage de la valve d’arrivée d’air modulait le passage de l’air soit vers l’éther soit directement vers le patient réglant ainsi le mélange éther /air.
Le masque de Gustave Julliard (1836-1911), chirurgien suisse a connu aussi une grande notoriété. La couverture extérieure était imperméable, l’intérieur comportait du coton que l’on imbibait d’éther. Le patient réinhalait ses gaz expiratoires et n’avait pas d’apport d’oxygène, la seule surveillance était la couleur des oreilles ! Cette difficulté de surveillance devait étre majeure pour les animaux.
Les flacons compte-gouttes sont indispensables pour donner une anesthéise avec les matériels précédents. De formes variables : ovale, carré, cylindrique, ils ont des becs verseurs différents : robinet, bouchon à l’émeri. Ils sont souvent gradués et de contenance variable allant jusqu’à 150 g de produit.
Nous entrons ici dans l’anesthésie locale.
Le pulvérisateur de Richardson est bien connu de l’anesthésie humaine, il permettait de pulvériser de l’éther et de provoquer ainsi une anesthésie locale par réfrigération.
Les deux autres pulvérisateurs permettent d’utiliser la cocaïne diluée et son action analgésique se fait par contact sur les muqueuses. Ces pulvérisateurs à cocaïne ne sont pas utilisés chez l’homme.
Appareil à anesthésie locale de Kutner. c’est aussi une anesthésie locale par réfrigération par vaporisation de chlorure d’éthyle. la soufflerie permet d’étendre la zone à anesthésier. Von Robert Kutner (1867-1913) était un chirurgien urologue allemand.
Seringue automatique de Strauss (10 ml) pour l’anesthésie par infiltration pour injecter en grande quantité. La seringue est représentée avec son tuyau aspirateur qui permettait de la recharger.
Cette boite d’anesthésie a été conçue par Carl Ludwig Schleich (1859-1920), chirurgien allemand qui a été le premier à proposer l’anesthésie locale par infiltration en 1892.
Elle comprend une seringue de 5 ou 10 ml avec piston durite extensible, 9 canules droites avec embase en étain, 1 canule courbe avec embase en étain, un étui métal pour les canules et les fils à déboucher, 1 piston de réserve en fibre, 2 rondelles de serrage de rechange, un étui métal pour les pistons et les rondelles, 1 verre de réserve pour la seringue, un flacon de verre à fermeture métallique 50 ml, un flacon de verre à fermeture métallique avec 10 pastilles chacun.